Philippe Hannet est né en 1843 à Bruxelles. En 1868, il épouse Valérie Sébille. Il exerce alors la profession de peintre et décorateur, activité qu’il poursuivra également à Ath et à Binche.
Installation à Tournai
En 1882, son avenir professionnel prend un nouvel élan : Philippe Hannet annonce l’aménagement d’un atelier de photographie et de peinture à Tournai. Le commerce, implanté au 12 de la rue
du Curé Notre-Dame, bénéficie de l’animation du centre-ville et son ouverture, initialement prévue le 24 décembre 1882, a lieu finalement le 24 février 1883.
Hannet y propose les techniques photographiques en usage à l’époque : agrandissements, reproductions, tirages au charbon. Ses publicités vantent également ses travaux à l’huile ou aux deux crayons
et l’élèvent au rang de dessinateur et artiste-peintre.
La presse locale diffuse ses encarts commerciaux principalement lors des deux premières années de son installation. L’atelier, une fois lancé, semble connaître une relative
prospérité au vu de sa production et de la concurrence du moment. Les tournaisiens y prendront leurs habitudes et franchiront ses portes pendant une dizaine d’années.
Un ami des arts
Philippe Hannet se sent une fibre artistique, et plus particulièrement un penchant pour la peinture : durant toute sa carrière, il prend soin de mentionner au revers de ses photos ses talents
de dessinateur et d’artiste-peintre.
En mai 1885, il participe à la création du Cercle artistique de Tournai. Cette association, fondée par des amateurs d’art et aussi par son confrère Brackelaire,
vise à promouvoir les beaux-arts dans la cité. Lors de la première exposition du Cercle, Hannet présente un portrait de jeune fille, tableau qui attire l’attention des connaisseurs.
Fin de carrière
Tournai ne sera finalement qu’une étape dans la vie de Philippe Hannet. En 1894, il habite Courtrai mais reste proche de son milieu professionnel puisqu’il figure parmi
les membres de la « Société photographique de Courtrai ».
Dans le courant de la même année, son épouse décède. Est-ce là l’élément qui le pousse à cesser ses activités ? Toujours est-il qu’en 1895, la direction de son commerce
est assurée par son gendre, Fortuné Stainier, alors photographe à Anvers.
La reprise commerciale de l’atelier tournaisien est néanmoins éphémère : en septembre 1896, la maison de la rue du Curé Notre-Dame est mise en location. Peu après, le mobilier
et les articles du magasin sont mis en vente.
Hannet, quant à lui, s’est retiré des affaires et coule des jours tranquilles à Heist où il vit en tant que rentier.
Sources
• Archives de l’Etat
• Archives du "Courrier de l'Escaut"
• "Le cercle artistique de Tournai : un siècle au service de l'art contemporain", Serge Le Bailly de Tilleghem, 1992, Mémoires de la Société royale d'histoire et d'archéologie de Tournai, Tome 7
• "Directory of Photographers in Belgium 1839-1905", Steven F. Joseph / Tristan Schwilden / Marie-Christine Claes, de Vries-Brouwers, 1997
• Etude personnelle de la production de Hannet